












Prendre des photos d'intérieurs, c'est comme regarder des souvenirs. Découvrir l'espace privé: chaque chambre, tableaux, livres, plats, textures, couleurs et senteurs est un voyage dans l'intimité de quelqu'un d'autre. Promenez-vous et cherchez un endroit approprié pour installer le trépied. Souvent, l'intérieur est rempli de trop d'objets, mais chacun d'eux en dit long sur le propriétaire.
Les fruits et croissants apportés pour la séance me paraissent généralement inutiles, je les supprime finalement du plan. Le grand bonheur du photographe est quand il trouve ce "moment décisif", et la lumière va aider à surprendre la surface du mur à angle droit, une fissure dans le parquet, et indiquer un verre dépoli à travers lequel on peut voir des bougainvilliers grimpants. Recadrer une nature morte qui se crée et qui est généralement invisible dès la première visite.
Photo Leo Zappert
Le soleil n'a pas encore éclairé la pièce, même si les rayons du matin annonçaient déjà une belle journée. Pour la première fois, je me suis retrouvé dans une situation où l'espace avait l'air presque parfait. Je n'ai pas eu à retirer des chaises inutiles ou à en amener d'autres pour améliorer l'état actuel. L'aménagement et l'idée d'organisation de l'espace étaient les plus importants dans cet appartement. Partie privée (chambre) et partie commune (cuisine avec séjour), un studio et deux salles de bain. C'était un ordre de composition que je ne voulais pas démolir en réorganisant la table, en enlevant l'excédent de vaisselle, de nourriture, de magazines, de bibelots, tout était à sa place et exactement là où il devait être. Le plus important et le plus difficile - comment le montrer au mieux!
Qui habite ici?
Christine Puech, styliste de Marie Claire Maison, décoratrice chez Voyageurs du Monde.
Où? À Paris.
Superficie: 90 m², grenier.
Christine a acheté l'atelier en 1997. A cette époque, c'était un atelier de couture abandonné, occupant tout le rez-de-chaussée de l'immeuble, il abrite aujourd'hui quatre lofts. L'agencement a demandé beaucoup d'imagination et de courage, car le plus difficile est d'aménager un espace ouvert. L'intérieur avait besoin d'être rénové, les vieilles machines à tisser et les rouleaux de tissus prenaient beaucoup de place.
Deux choses ont séduit Christine lorsqu'elle a pris la décision d'achat: une enfilade de fenêtres dans des cadres en acier d'origine à travers lesquels la lumière est coulée, et des radiateurs, qui étaient alors rouillés, cent ans. Il a fallu beaucoup de temps aux artisans qualifiés pour les restaurer. Ils ont été sablés et peints dans une couleur acier foncé. Les carreaux détruits au sol et le béton fissuré ont été remplacés par un plancher en bois fait de planches vieilles de plusieurs décennies. L'une des salles de bains a été conservée en blanc d'origine et avec des équipements authentiques. Le carrelage blanc industriel ascétique et le lavabo ressemblent au décor de salle de bain des écoles primaires françaises des années 50 et 60. Le sol en damier vieux de près de 100 ans rappelle l'histoire d'un lieu où de nouveaux motifs de tissus ont été créés pendant de nombreuses années.
Alice, la fille de Christine, qui est sculpteur et a son atelier, perpétue la tradition créative du loft. La pièce à gauche de l'entrée est remplie jusqu'au plafond de structures en acier et polyuréthane, fragments d'installations, sculptures et projets en cours. L'espace de ce loft inspire.
La cuisine est en béton. Du côté du salon, les étagères carrées sont remplies de livres et de la cuisine - vaisselle. Des lampes d'époques et de styles différents sont suspendues au-dessus du plateau de la table: un lustre des années 40, des lanternes indiennes ou un éclairage contemporain BHV. Une autre preuve que Christine maîtrise à la perfection le mélange des styles et des conventions. Les tasses et assiettes en porcelaine de la cuisine sont mêlées de sensibilité et d'insouciance artistique. La table et le canapé du salon sont mobiles - vous pouvez réorganiser l'espace en fonction des besoins et du nombre d'invités.
Loft est avant tout un havre de paix où Christine revient de voyages lointains. Il stocke avec sentiment des cartes postales des régions les plus éloignées du monde, et les réalisations des salons d'antiquités partagent l'espace avec du mobilier contemporain. Une ancienne commode, un cadeau d'une tante tout aussi âgée, un fauteuil colonial et des tapis rayés apportés du Maroc contrastent avec les murs blancs, le sol clair et le canapé Ghost Paola Navone. Un bouquet de mariée, une lampe Lune sophistiquée (Garouste et Bonetti), un tableau de Pierre Coustere, et sur la commode il y a une œuvre ancienne de Francis Lacloche, un cadeau d'un ami du travail. Sur les appuis de fenêtre, la propriétaire a placé une collection de figurines, de plats et de sculptures en plâtre de l'époque des travaux d'enfance de sa fille. Les fenêtres de l'appartement de Christine donnent sur longtemps,une cour pavée s'étendant le long de plusieurs lofts d'un étage. C'est un espace partagé. Tout le monde se connaît ici, les enfants jouent ensemble, font du vélo, jouent au football. Et les voisins arrosent les fleurs les uns des autres pendant que l'un d'eux est absent. Les jours et soirs d'été, des dîners communs à ciel ouvert créent une atmosphère unique de ce lieu.
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